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  • Si vous vivez une problématique en lien avec la fin de période durant le congé de Pâques, veuillez nous écrire à formation@chad.qc.ca, notre équipe pourra vous répondre à son retour à partir du 2 avril. Selon la nature du problème, la ChAD fera le nécessaire pour ne pas vous pénaliser.
  • Si vous êtes certifié et que vous n’avez pas terminé vos obligations de formation continue en date du 31 mars 2024, l’Autorité des marchés financiers communiquera avec vous au début du mois d’avril pour vous indiquer les prochaines étapes.
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L’assurance de production cinéma et télévision

Date de publication : 1 juin 2016 | Dernière mise à jour : 19 avril 2020

​​​​Chaque année, le Québec est le théâtre de tournages locaux et étrangers pour la télévision, le cinéma, la publicité et le Web1. Imaginez maintenant la scène suivante : l’acteur vedette d’une production cinématographique décède dans un accident de voiture en plein milieu du tournage. Ou celle-ci : un projecteur déclenche les gicleurs d’un appartement luxueux loué aux fins d’un tournage, provoquant plusieurs milliers de dollars de dommages.

Ce genre d’imprévus inspirés de faits réels est le lot des plateaux de tournage, tout comme les dommages et les blessures à autrui, le vol de matériel et les accusations de vol de propriété intellectuelle. Les besoins d’assurance sur les plateaux de tournage sont nombreux et variés. Lever de rideau sur cette spécialité.

Accompagnement et collaboration

Les assureurs qui couvrent le risque lié aux productions cinématographiques et télévisuelles peuvent se compter sur les doigts​ d’une main, et un nombre restreint de représentants y oeuvre. Comme l’explique Valérie Desrochers, courtier en assurance de dommages et directrice commerciale Québec chez April Canada : « Ce n’est pas une mauvaise classe de risques, mais elle comporte de nombreuses particularités qui la rendent complexe. C’est ce qui explique aussi qu’on y trouve peu de représentants. Ces derniers sont cependant connus et reconnus pour leur expertise. »

Courtier en assurance de dommages chez Globalex, Linda Dubuc, qui oeuvre depuis près de 30 ​ans dans le domaine, parle de son rôle : « Il faut savoir travailler sous pression et réagir rapidement pour fournir une preuve d’assurance avant que le tournage ait lieu. Il peut s’agir d’assurer l’utilisation d’un drone pour le lendemain, de vérifier si la scène d’explosion qui sera tournée dans un champ dans deux jours est couverte, d’ajouter un comédien à la police ou encore d’ajuster la couverture de responsabilité civile. » Mme Dubuc demande aux clients ce qu’ils feraient s’ils n’étaient pas assurés et s’ils devaient assumer eux-mêmes le risque. « Prenons l’exemple d’une comédienne qui se présente sur un plateau alors qu’elle souffre d’une gastro-entérite. Au client qui m’appelle pour savoir s’il est couvert pour ce type de risque, je réponds que oui. Mais surtout, je lui demande ce qu’il ferait en l’absence de couverture. Risquerait-il de contaminer toute l’équipe et de perdre plus de jours de tournage ? Ou préférerait-il repousser le tournage à une date ultérieure, le temps que la comédienne se soit remise ? Cela le pousse ainsi à faire des choix réfléchis et conscients. »

Pour Mme Desrochers, les représentants jouent un rôle-conseil crucial dans cette industrie, car « ils doivent poser beaucoup de questions à leurs clients pour bien préparer le dossier et offrir la protection adéquate ».

Des besoins variés

Parmi les éléments dont doivent tenir compte les représentants pour souscrire le risque, il y a les lieux de tournage (nature des lieux – publics ou privés –, emplacement géographique – Québec ou ailleurs –, sur terre ou sur l’eau), le budget de la production, la présence d’animaux ainsi que le recours à des cascades et à des effets spéciaux ou pyrotechniques. L’expérience de la maison de production et son historique de sinistres auront également un rôle à jouer.

« Il y a rarement deux situations pareilles quand il est question de plateaux de tournage », prévient Mme Dubuc. Les contrats doivent donc tenir compte des besoins de chaque production. La durée même des contrats peut être adaptée : « Les grandes maisons de production qui tournent plusieurs projets par année peuvent bénéficier d’une protection annuelle tandis que d’autres seront couvertes au moyen d’un contrat à court terme, soit de quelques jours, ou d’un contrat à long terme de 3 à 12 mois, selon leurs besoins », explique Mme Desrochers. L’idée, toutefois, est de couvrir le projet du début du tournage à sa livraison au diffuseur. « La couverture prend fin quand la production est terminée, ce qui inclut le montage, précise Mme Dubuc. C’est important que cette étape soit couverte, car les données d’un film peuvent alors être endommagées lorsqu’il s’agit d’un film tourné en numérique. » Toutefois, le risque existe également pour les films tournés sur pellicule. Une mauvaise manipulation en studio de montage et ce sont des semaines de travail qui peuvent disparaître en quelques secondes. Il importe donc de bien connaître la nature de chaque projet afin d’offrir les protections adéquates.

Les protections clés

Pour une production cinématographique ou télévisuelle, une des protections de base doit couvrir en tout temps les personnes clés – comédiens et membres de l’équipe de tournage –, et ce, pendant toute la durée du tournage et en tout lieu. Personne n’est pas à l’abri de contracter un virus ou de se blesser pendant la fin de semaine. Lorsque cela arrive, le tournage doit souvent être interrompu ou retardé. « Quand il faut réaménager l’horaire de tournage d’une production d’envergure, cela peut coûter très cher, explique Mme Desrochers. Cette assurance permet de couvrir les frais supplémentaires encourus. »

La deuxième protection clé est l’assurance couvrant les biens de la production.« Pensez à tout ce qui se trouve sur un plateau de tournage : les caméras, l’éclairage, les accessoires, les costumes, les éléments de décor et ainsi de suite », mentionne Mme Desrochers. Ces biens doivent non seulement être assurés sur les lieux du tournage, mais aussi lors du transport entre deux lieux, le cas échéant. « Si une caméra est volée ou endommagée lors du transport, il faudra la remplacer, ce qui veut non seulement dire que le tournage sera interrompu pendant ce temps, mais qu’il y aura des frais supplémentaires pour acheter, louer ou réparer l’équipement », commente Mme Dubuc.

La responsabilité civile pour les dommages matériels et blessures corporelles causés à autrui est également incontournable. Même si les grandes productions ont de nombreux biens, il n’est pas rare qu’elles utilisent les biens ou les lieux d’autrui. « Prenons l’exemple d’un tournage qui se déroulerait sur la terrasse d’un bar de la rue Saint-Denis, à Montréal, et où le mobilier pourrait être endommagé par l’équipe, indique Mme Desrochers. La production aura besoin d’une protection en dommages directs pour les biens sous ses soins, sa garde et son contrôle. » En effet, « une protection en responsabilité civile ne couvre pas les dommages aux biens sous la garde et le contrôle, il s’agit d’une exclusion, précise-t-elle. La production devra donc souscrire une protection à cet effet ». Au sujet de la responsabilité civile, elle ajoute par ailleurs que « selon l’envergure de la production et le lieu de tournage, le montant de la protection en responsabilité civile devrait s’établir à au moins 2 millions $ au Québec et à au moins 5 millions $ ailleurs. »

Aujourd’hui, de nombreuses productions cinématographiques et télévisuelles sont tournées en numérique. « À la fin d’une journée de tournage, le technicien transfère les données de la carte numérique à un ordinateur portable, puis fait une sauvegarde de secours, explique Mme Dubuc. Lors du transfert, les données peuvent être effacées ou altérées, ce qui peut nécessiter une journée de tournage de plus, et donc des frais supplémentaires. » Ceux qui tournent encore sur pellicule pourraient se doter d’une protection semblable en cas de défaut dans la pellicule ou d’erreur de traitement.

Le tournage peut aussi impliquer la présence de roulottes, pour le maquillage et la coiffure, ou la location d’un local pour y installer un bureau. Autant d’éléments dont il faut tenir compte afin que le client soit bien protégé. Pour Mme Desrochers, « le secret du succès dans ce milieu est la préparation. Les maisons de production doivent travailler avec les représentants pour monter les dossiers les plus complets possibles en vue d’obtenir la protection qu’il leur faut. » Et l’une des façons d’y parvenir, « c’est d’apprendre à connaître nos clients et de leur offrir un service de qualité pour qu’un lien de confiance réciproque s’installe », conclut Mme Dubuc.