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La Journée de l’assurance de dommages appelle à la collaboration pour construire l’avenir

Date de publication : 15 mars 2018 | Dernière mise à jour : 15 avril 2020

​Le 13 mars s’est tenue, au Palais des congrès de Montréal, la septième édition de la Journée de l’assurance de dommages, organisée par le Journal de l’assurance en collaboration avec la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD). Ce rendez-vous désormais incontournable de l’industrie s’est déroulé sous le thème « Construire l’avenir de l’assurance ».

​Dès l’ouverture de la Journée, Réal Jacob, professeur titulaire du département d’entrepreneuriat et innovation de HEC Montréal, a invité l’industrie à collaborer davantage et à s’inspirer d’autres industries en vue de construire un avenir innovant en assurance de dommages. « Plusieurs entreprises pratiquent la « coopétition » où deux concurrents collaborent ensemble. Au-delà de la concurrence, comment peut-on s’associer pour servir un intérêt supérieur commun? », a-t-il questionné en citant quelques exemples, dont l’union des forces de l’Université McGill avec celles de HEC Montréal pour créer un MBA exécutif (EMBA).

La vente en ligne : l’avant et l’après PL-141

​Les travaux du projet de loi 141 (PL-141) n’ont pas été abordés à l’exception d’une conférence dédiée au sujet : « Le projet de loi 141 et le rôle du courtier et de l’agent ». Maya Raic, présidente-directrice générale de la ChAD y a participé ainsi que Me Patrice Deslauriers, professeur titulaire de la Faculté de droit de l’Université de Montréal et Me Annik Bélanger-Krams, analyste chez Option consommateurs.

​Cette conférence visait à présenter les failles potentielles du projet de loi 141 pour la distribution de produits d’assurance en ligne s’il était adopté tel que présenté en date d’aujourd’hui. Maya Raic a dressé le portrait « avant et après » le PL-141 notamment quant aux dispositions qui concernent l’intervention du représentant, l’application du code de déontologie, l’obligation de conseil, l’encadrement des sites de comparaison et les recours du consommateur. « Le consommateur ne doit pas être pénalisé par le canal avec lequel il choisit de souscrire un produit, que ce soit via le site d’un assureur ou celui d’un cabinet, a précisé Maya Raic en évoquant les régimes d’encadrement différents prévus dans le projet de loi actuellement. Les assureurs devraient obligatoirement s’inscrire comme cabinet, comme c’est le cas présentement », a-t-elle suggéré.

​Rappelant des données d’un sondage Léger réalisé en 2016 sur la distribution d’assurance en ligne, Maya Raic a confirmé que les technologies sont des outils qui peuvent non seulement aider le professionnel dans sa relation avec le client, mais qui peuvent, en allégeant ses tâches administratives, lui permettre de se recentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, axée sur l’écoute et le conseil. « Bref, elles devraient accompagner le professionnel et non pas le remplacer. Le consommateur et l’industrie gagneraient à adopter une stratégie « phygital » (physical and digital) où l’on combine les compétences et les obligations du professionnel certifié qui reste imputable de ses gestes avec les avantages de la technologie », a-t-elle conclu.

​Me Patrice Deslauriers a poursuivi en distinguant le devoir de renseignement et le devoir de conseil : « L’obligation de renseignements diffère de celle de conseil en ce qu’elle n’implique que la communication de certaines informations, alors que l’obligation de conseil impose de porter un jugement sur la qualité de cette information. Ce devoir est par ailleurs modulé en fonction notamment des connaissances et des questions du consommateur. » Ainsi, en ligne, les obligations de conseils du représentant sont réduites et sa responsabilité limitée, voire inexistante. Me Annik Bélanger-Krams s’est dite inquiète qu’on n’allège pas les obligations des consommateurs dans la déclaration du risque, mais qu’on diminue les obligations de conseils des professionnels, « ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques pour les consommateurs ». Elle a d’ailleurs souligné les initiatives de la France et du Royaume-Uni qui utilisent un questionnaire fermé, protégeant ainsi le consommateur n’ayant pas pensé déclarer un certain risque.

Téléchargez la présentation de cette conférence.

Autres conférences

​Les congressistes ont pu bénéficier d’une vaste étendue de sujets lors de la Journée pour mieux aider les professionnels de l’industrie à adapter leur modèle d’affaires aux nouvelles conditions de marché marquées par la révolution numérique, les changements des habitudes de consommateurs et ceux politiques, économiques et climatiques. Voici quelques propos entendus pendant la journée : 

​« Le terrain de jeu doit être équitable pour tout le monde et les joueurs émergents doivent se conformer à la législation. Les nouvelles technologies doivent être en support au conseil dans la prestation d’assurance. » – Me Eric Stevenson, associé chez Lavery.

​« Si un client souscrit un produit en ligne sans l’aide d’un courtier et qu’il fait une erreur dans le processus d’achat, la réclamation sera-t-elle payée même si elle n’est pas recevable? » – Christopher Johnson, président du RCCAQ.

​« L’innovation est une conception de plus en plus ouverte et collaborative qui s’éloigne des R et D et des experts. » – Réal Jacob, professeur titulaire du département d’entrepreneuriat et innovation de HEC Montréal.

​« L’industrie doit continuer à investir dans la prévention des risques, en utilisant notamment la télématique et l’Internet des objets. » – Denis Dubois, président et chef de l’exploitation de Desjardins groupe assurances générales.

​« Ce n’est pas étonnant que la réputation de l’industrie et la crise de confiance ouvrent toute grande la porte à de nouveaux joueurs, en capitalisant sur nos faiblesses. » – Bernard Deschamps, président-directeur général de la Mutuelle des municipalités du Québec.

​« Les technologies vont tellement aider l’expert en sinistre dans la détection de la fraude, cela pourra faire en sorte que l’expert devienne un assistant personnel pour le sinistré. » – Michel Laurin, président et chef de l’exploitation d’IA assurance auto et habitation. 

​« En 2018 et 2019, ce sont plus de 3500 postes qui sont à pourvoir au Québec, autant comme agent, courtier en assurance de dommages, expert en sinistre que souscripteur. Et cela, pour pallier les départs à la retraite, certes, mais aussi pour soutenir la croissance de l’industrie. Selon Emploi-Québec, les jeunes représenteront 56 % de l’offre de main-d’œuvre d’ici 2024. Nous pouvons donc confirmer que l’avenir de l’industrie passe par les jeunes milléniaux! » – Johanne Lamanque, présidente du conseil d’administration de la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages.

Cette année encore avec plusieurs centaines de visiteurs, 62 exposants et 20 conférenciers émérites, la Journée de l’assurance de dommages s’impose comme un événement à ne pas manquer dans l’industrie. Vous pouvez d’ores et déjà noter la date de la prochaine édition : 16 avril 2019.